Les Parfums Hermès

 

“Ne nous remerciez pas ! nous ne faisons que faire naître des produits, c’est vous qui les faîtes vivre !” Le fondateur de la célèbre maison, Thierry Hermès (1801-1878) était un artisan harnacheur fabricant de selles. Il se fit connaître par la qualité de ses productions. D’origine allemande, c’est à Paris qu’il s’installe en 1837, dans le quartier de la Madeleine. À la mort de son père, Charles-Emile Hermès reprend les rênes de la maison et dessine le premier sac en cuir, « haut à courroies », ancêtre du « Kelly ».

Ses fils Adolphe et Emile-Maurice s’associent avec lui en 1902 et développent les activités d’exportation et les contacts avec les grands carrossiers. Après la première guerre mondiale, leurs activités s’étendent, et s’adaptent aux activités modernes. À partir de 1922, Emile-Maurice est seul à la tête de la maison, et devant la montée inexorable de l’automobile, diversifie la production et se met à fabriquer des articles de maroquinerie, comme des portefeuilles ou des sacs, et il se lance dans la ganterie et la couture. C’est la soie utilisée pour les casaques des jockeys qui inspire le fameux foulard. Puis ses gendres reprennent le flambeau : Robert Dumas et Jean Guerrand sortent le premier parfum de la maison, Eau d’Hermès, en 1951.

Les parfums d’Hermès ont cherché, dans les années 1960, à rappeler la spécialité originelle de la maison, la sellerie. Sortent Calèche (1961), Équipage (1970) et Amazone (1974). En 1978, Jean-Louis Dumas-Hermès s’installe à la tête de l’entreprise, et entreprend alors de la redynamiser. Il relance la soie, le cuir, le prêt-à-porter et l’horlogerie. Hermès est divisé en trois branches, Hermès sellier, La montre Hermès et Hermès Parfums. Depuis 2004, Jean-Claude Ellena est le nez de la marque, créant des parfums tels que Terre d’Hermès (2006), Kelly-Hermès (2007), Un Jardin après la Mousson (2008), Vanille Galante (2009), Voyage d’Hermès en 2010, Jour (2012) créé par Jean-Claude Ellena, qui s’est inspirée de la lumière du jour pour construire cette nouvelle histoire au féminin. « La lumière est belle quand elle incite l’imaginaire à construire » selon les mots du créateur.

Inspiré par les thèmes annuels d’Hermès, le parfumeur, Jean-Claude Ellena a créé, au gré de ses promenades olfactives, des Parfums-Jardins qui esquissent une nouvelle géographie sensorielle et forment une trilogie sous le signe de l’eau. La toute première escapade se traduit donc dès 2003 par la création d’Un Jardin en Méditerranée. Imaginé comme une aquarelle, le parfum s’inspire du jardin tunisien de Leïla Menchari (directrice de la décoration d’Hermès). Tel un carnet de voyage, il évoque cet univers d’ombre, d’eau et de lumière, sur le thème d’un figuier mâtiné d’agrumes méditerranéens. « La fragrance privilégie l’effet végétal de la feuille de figuier froissée et la fraîcheur amère acidulée d’un zeste orangé sur une structure boisée, aérée par les notes florales légères de l’hédione (une composante du jasmin). Intensités et proportions s’équilibrent pour mieux restituer l’odeur de ce figuier, signe et symbole de la Méditerranée. » Avec Un Jardin sur le Nil composé en 2005, Jean-Claude Ellena inscrit une deuxième destination à son carnet de voyage impressionniste. Une balade dans les îles-jardins du Nil à Assouan est le point de départ de ce nouveau vagabondage olfactif. Mangue verte, lotus, encens, calamus et bois de sycomore sont au cœur de cette ode rafraîchissante. « Sur le chemin du retour d’Égypte, je relis mes notes et griffonne une courte recette composée de parcelles d’odeurs qui se juxtaposent, le parfum a pris tournure dans ma tête. Il me restera à lui donner une forme où tout est dévoilé : à la fois légère et présente, vive et généreuse, comme un écho à ces jardins qui bordent le Nil. » En 2008, Un Jardin après la Mousson explore cette fois les facettes d’une Inde inattendue, lorsque la mousson rend à la terre ce que le soleil lui a pris et chasse le souffle brûlant de la sécheresse. Une renaissance de la nature saisie au Kerala, dans un univers gorgé d’eau. « Le déluge a cessé. Les nuages noirs ont laissé place à un bleu calme et serein. Les canaux sont devenus miroirs. L’air suffocant s’est fait parfum. Je sors mon nez. Le grand jardin respire. Les arbres se redressent. Les feuilles reverdissent. L’herbe se trémousse. De jeunes pousses apparaissent. L’odeur renaît, vive, claire, mouillée. C’est ce jardin accueillant que j’ai mis en flacon ». Gingembre, cardamome, coriandre, poivre et vétiver participent, loin des idées préconçues, à cette nouvelle expression olfactive de l’Inde.

A suivre le 20 mars : Le Jardin de Monsieur Li disponible depuis février 2015

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