Serge Lutens : Nuit de Cellophane

 imageLa neige était tombée sur le Palais-Royal. Habillé d’ un manteau blanc, le lieu vivait dans une ambiance feutrée, par un froid glacial. Les loups s’ étaient rassemblés, pétrifiés et sages. Les pas dans la galerie résonnaient davantage. Soudain, la porte s’ ouvre, on retient son souffle pour mieux s’ abandonner à ce que l’ on est venu découvrir : le dernier né de Serge Lutens. « Nuit de Cellophane » se dévoile enfin, révélant ses étoiles comme autant de pépites d’ un or mat, sonnant sans trébucher. La chaleur revient et les couleurs se ravivent : jaune, orangé, blanc perlé, abricot irisé. On caresse un crêpe de soie, on s’ abandonne à l’ infinie douceur d’ une peau de pêche, celle d’ une nuit de cellophane, dont l’ auteur nous restitue l’ atmosphère. Le nom lui ayant plu, il en a imaginé la suite !

001_Serge_Lutens_Portrait« Et la nuit se dévoile, découvrant ses étoiles.

Les papillons du soir en lourd vol velouté dansent autour des lanternes.

Les habitants de l’ombre, grillons et autres fous, tous en service secret, envoient leurs S.O.S.

– Mademoiselle, s’il vous plaît ? Mettez tout cela sous cellophane ! »

-« C’est pour offrir Monsieur ? »

– » Oui, à vous, tout simplement » Serge Lutens

Le parfum tourbillonne, frissonne mais ne crisse pas. Ce jasmin asiatique a le fruité de l’ osmanthus, ayant volé l’ écorce de la mandarine. Rien de sucré, que du doux et du précieux que s’ accordent à nous offrir le santal et la myrrhe. Les notes animales, civette et castoreum, miaulent sur la peau. Aucune férocité : un fauve sans les griffes, la sensualité sans agressivité.  De bons accords pour de saines alliances. Serge Lutens s’ amuse, il tire les ficelle d’ un art qu’ il connaît sur le bout du doigt et il nous mène par le bout du nez. Attrapez-le si vous pouvez ! Lui, il est déjà loin, dans un ailleurs olfactif, imaginant de belles histoires !

11 Commentaires

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11 réponses à “Serge Lutens : Nuit de Cellophane

  1. Je vous envie cette rencontre avec le parfum et son auteur! Et je suis très curieuse de sentir cette fleur féline. Décidément, le jasmin semble inspirer Serge Lutens : on dirait le pendant diurne de Sarrasine…

  2. Merci pour la première revue de ce parfum nouveau! Vous êtes très chouette de le faire.
    « Rien de sucré, que du doux et du précieux. […]Un fauve sans les griffes, la sensualité sans agressivité », o la la! ça me donne les palpitations! J’espère que la peau de pêche ne soit pas rapellant du Daim Blond.

  3. Lamarr

    Merci chère Elisabeth pour cette belle description. Il me tarde de découvrir ce jasmin ronronnant. Tout comme Perfumshrine, je tend le dos en ce qui concerne la peau de pêche, qui me fait aussi beaucoup penser à Daim Blond (plus abricoté). Mais si Nuit de Cellophane n’a rien de sucré, je veux bien faire crisser le papier et déballer ce nouvel opus de Lutens et me laisser surprendre !

    • elisadefeydeau

      Chère Chrystelle, Cette Nuit de Cellophane est très inattendue et vous surprendra. Le parfum évolue vraiment très bien sur plusieurs jours et devient une fleur de cuir absolument merveilleuse.

  4. Lamarr

    « Fleur de cuir », n’en jetez plus Elisabeth, je suis cuite !

  5. vero59

    fleur de cuir , je suis toute en eveil, est’il tres cuiré? j’adorerais

    • elisadefeydeau

      Oui, mais pas comme on l’entend habituellement. C’est une impression florale blanche qui se dégage à la première envolée, qui s’intensifie puis s’animalise à fleur de peau. Il a une excellente tenue dans le temps et se tanne avec volupté ! vous n’avez plus longtemps à attendre pour le sentir ! J’attends vos impressions avec impatience !

  6. vero59

    je n’ai pas encore eu l’occasion de le sentir, mais les commentaires ici et la me font penser a un « daim blond » saupoudré d’un voile jasminé ?
    des que je l’aurais testé, je reviendrais par ici

  7. vero59

    desolée, je n’ai pas aimé du tout alors que je suis une inconditionnelle de lutens, a part qq parfums, mais celui ci me fait penser à un produit pour sols :(, idem pour mon epoux, je suis tres déçue, sur un autre blog on m’a parlé d’un sydrôme fleurs blanches, elle sont beaucoup utilisées dans les produits lessiviers, en tout cas, je le trouve trop « ménager »

  8. marie

    J’étais une folle des parfums-oeuvres de Serge Lutens et depuis quelques créations je redecendais par paliers de mon petit nuage… Nuit de Cellophane m’a conquise à nouveau, comme je ne l’avais pas depuis longtemps par SL!
    Reste à convenir qu’il y a quelque chose de Daim Blond qui y flotte, oui. Même si DB est plus animal et NdeC plus fleuri. Ils sont apparentés étrangement. Une même douce finesse dans la partition qu’ils jouent, une modeste beauté, quelque chose d’innocent . « Gentils » dans un sens particulier, alliage de noblesse et de charme inné. J’adore? Non, ce n’est pas le coup de foudre, la folie. Disons que j’aime infiniement ce parfum de bonne compagnie…

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